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Croqueurs de mots, plus besoin de faire un tour au pré [bagne] pour jaspiner [parler] le bigorne [l'argot]. Vidocq vous met la menteuse [langue] des fourlineurs [voleurs] à portée de louche [main]... Toutefois, il vous faudra rebecter [répéter] un peu avec votre petite graine d'Amérique [petit café] du matin avant de vous lancer sur la placarde [place publique] ou pourquoi pas, en plein milieu d'un refaite de jorne [dîner] où vous vous réchauffez [ennuyez] à mourir. De toute façon, personne ni entervera [comprendra] quelpouique [rien]. Alors, si le palpitant [cœur] vous en dit ; décadenez-vous [déchaînez-vous], que raboin [diable] !
Car c'est bien là tout le charme de ce petit dictionnaire que de relater dans les moindres détails toutes les arnaques en vogue à l'époque. Une formidable chronique où chaque lettre entraîne dans son sillage une déferlante d'histoires où l'on manipule, triche, trompe, ment... Et ce sont toutes leurs préparations, trucs & astuces que Vidocq révèle au fil de son alphabet. Ce qui nécessite parfois plusieurs pages ; notre narrateur se régalant de détails. Ainsi, certaines entrées s'apparentent-elles à de véritables récits décortiquant les différentes techniques employées par les escrocs (stratégies, durée, astuces de repli...) & traçant leurs portraits avec minutie (tenue vestimentaire, personnalité, attitude...). Sans oublier leurs proies, victimes trop naïves ou... trop cupides ! et quelle n'est pas notre surprise de voir tous les stratagèmes mis en place par les voleurs pour pouvoir grinchire [voler] en paix.
Mais parler des vols sans évoquer la justice & la loi aurait été imparfait. Aussi Vidocq profite-t-il de son drôle d'alphabet pour évoquer sans complaisance l'envers du décor : les sanctions, les peines, la police, la prison & le bagne. À travers des récits, là aussi, très détaillés, il dévoile les coulisses du système pénitentiaire de l'époque & de la justice. Pointant sans ménagement les manquements & insuffisances d'une société plus préoccupée à punir, voire à éliminer, ceux sortis du rang qu'à imaginer des solutions en matière de prévention comme de réinsertion. Voilà donc un dictionnaire bien déconcertant qui, au-delà des mots, reflète à merveille les maux d'un siècle déjà bien « tempêté ». C'est pourquoi, honnêtes lecteurs curieux, nous vous atousons à le babiller sans plus tarder.
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24 juillet 1775 Naissance de Vidocq à Arras 1791-1795 Adolescent débauché & bagarreur, son père le fait engager dans les armées révolutionnaires (Valmy, Jemmapes)... déserte. Découverte de Paris 1796-1800 Vidocq est condamné pour complicité de faux & purge sa peine au bagne de Brest. Multiples évasions. Repris, il est transféré au bagne de Toulon. S'enfuit à nouveau... 1800-1811 Vaines tentatives de reconversion dans le commerce. Est arrêté. En échange d'une amnistie, il livre à la police des informations sur le milieu Se voit confier le commandement d'une brigade spéciale constituée d'anciens forçats libérés 1816 2 000 arrestations à Paris 1827-1833 Démission de Vidocq. Il ouvre une manufacture de papiers & de cartons. Publication du premier volume des Mémoires (succès considérable) Crée le Bureau de renseignements pour le commerce, véritable police privée 1834-1836 Balzac : Le Père Goriot. Apparition du personnage de Vautrin, forçat évadé surnommé Trompe-la-Mort 9 janvier 1836 Mort sur l'échafaud d'Avril & de Lacenaire 1836-1840 Vidocq : Les Voleurs. Balzac : Splendeurs & misères des courtisanes, Vautrin 1842-1843 Énorme succès des Mystères
de Paris d'Eugène Sue. 1847 Vidocq se retire des affaires 1850 10 000 arrestations à Paris 1851 Paris compte environ 1 million d'habitants 11 mai 1857 Décès de Vidocq à Paris
Nombre de signes 460 000 Folio 168 pages Temps d'impression 34 minutes Taille du fichier PDF 1,9 Mo ISBN - Prix 2-84824-026-1 |
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