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Georges Rodenbach - Bruges-la-Morte

Frise bouchère

« [...] Bruges fut chantée par Rodenbach parce que, parmi toutes les villes de la terre, il la croyait le mieux d'accord avec sa mélancolie. Il lui importait peu d'être exact il lui importait beaucoup d'être ému.

Son livre est une peinture attendrie & pieuse. Des églises, des places, des palais, des canaux, des quais, des étangs, des ponts de Bruges il avait la nostalgie, il la communiqua au public.

Bruges-la-Morte

 

L'histoire d'amour qu'il y développa ne sert que de prétexte à lui rappeler la douce & impérieuse domination du silence, le repos des choses calmantes & vieilles, la vie apaisée & ouatée des béguinages. Bruges est, comme il le dit lui-même, le principal personnage du livre, & rien n'explique mieux le roman & rien ne renseigne mieux sur le poète lui-même.

Étudiée sous cet angle, l'œuvre de Georges Rodenbach apparaît essentiellement subjective. Elle a toutes les qualités du rêve personnel que fait un bel & probe artiste durant son existence. Les génies subjectifs recréent le monde entier à leur image ; les talents subjectifs y découvrent, çà & là, d'inattendus aspects.

Bruges-la-Morte

 

Dans Bruges-la-Morte [...], on conserve, après lecture, le souvenir d'une Flandre nouvelle, d'une Flandre belle & triste comme un reliquaire, d'une Flandre sur laquelle volaient, comme une nuée d'anges blancs, les esprits de Memling, de Van der Weyden, de Juste de Gand & de Pierre Christus.

Bruges-la-Morte

 

Au XVe siècle, cette Flandre vivait de toute son âme, Georges Rodenbach en a recueilli, en notre temps, le dernier soupir. Et la voici morte, à côté de celle qui vit toujours, & de siècle en siècle ressuscite, je veux dire la Flandre de Van Eyck, de Rubens, de Jordaens, de Leys, de Louis Artan & de Constantin Meunier [...] »

(Émile Verhaeren, Revue encyclopédique, 28 janvier 1899)

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Repères

1855-1878

Naissance de Georges Rodenbach à Tournai. Son père, fonctionnaire au ministère de l'Intérieur, est vérificateur des poids & mesures. La famille Rodenbach s'installe à Gand (1855) où Georges est scolarisé.

Se lie avec Émile Verhaeren au collège Sainte-Barbe (1866)

1874-1878

Georges Rodenbach est fait docteur en droit à l'Univerité de Gand, devient stagiaire au barreau de la ville en 1880

1881

Collabore à La Flandre libérale & au premier numéro de la revue d'avant-garde La Jeune Belgique ; publie La Mer élégante chez Lemerre

1884

À Rebours, Huysmans

1886

L'Ève future de Villiers de L'Isle-Adam ; La Jeunesse blanche de Rodenbach est édité chez Lemerre

1887

La Revue indépendante publie Les Lauriers sont coupés d'Édouard Dujardin ; la revue Cosmopolis, en mai, Un coup de dés jamais n'abolira le hasard de Mallarmé

1888-1890

Georges Rodenbach, correspondant parisien du Journal de Bruxelles, s'installe définitivement à Paris où il fréquente les mardis de Mallarmé ; se marie avec Anna-Maria Urbain.

Collabore au Figaro où il publie Agonies de villes, série de portraits consacrés notamment à Bruges, Saint-Malo & Gand.

Sixtine, de Gourmont (1890)

1892-1894

Bruges-la-Morte est publié sous forme de feuilleton dans les colonnes du Figaro du 4 au 14 février. Reprise, en juin, du roman chez Flammarion. Dans cette édition, Rodenbach agrémente son texte de 35 photogaphies ; Ferdinand Khnopff illustre la première de couverture.

Marcel Schwob, Livre de Monelle (1894)

1895-1897

La Vocation, son troisième roman, est édité chez Fasquelle ; Paludes d'André Gide est publié à Paris à la Librairie de l'Art indépendant ; Le Carillonneur chez Fasquelle (1897)

1898

9 septembre, mort de Mallarmé ; 25 décembre, décès, à Paris, de Georges Rodenbach d'une inflammation du colon

 

Fiche technique

Nombre de signes

120 000

Folio

158 pages

Temps d'impression

32 minutes

Taille du fichier PDF

2,5 Mo

ISBN - Prix

2-84824-071-7
Gratuit

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