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Pierre Michel : « On n'a jamais cessé de lire Mirbeau au cours du XXe siècle, mais de son œuvre multiforme on ne retenait que trois titres - Le Jardin des supplices, Le Journal d'une femme de chambre & Les Affaires sont les affaires - &, pour les lire, on leur appliquait de bien mauvaises lunettes aux verres singulièrement déformants, qui interdisaient de comprendre son originalité & sa modernité. On le classait habituellement parmi les naturalistes, alors qu'il voyait dans le naturalisme la pire erreur de l'écrivain... Il est cependant douteux qu'il n'ait été victime que d'un contresens esthétique. Selon toute vraisemblance, c'est à son âme de libertaire, de justicier & de grand démystificateur qu'il doit d'avoir été longtemps honni & rabaissé par ceux-là mêmes que, toute sa vie, il avait démasqués, stigmatisés & livrés à la risée de ses lecteurs : les nantis & les dominants, les représentants de tous les pouvoirs, du politique au médiatique, bref tous ceux qui incarnent la bêtise, la laideur morale & l'absence totale de scrupules, de pitié & de sensibilité artistique. »
Pierre Michel : « Voilà plus d'un tiers de siècle que je travaille sur Mirbeau, & je serais bien en peine de vous dire quand a eu lieu notre première rencontre, comme vous dites. Tout ce que je puis vous assurer, c'est que, quand j'ai commencé ma thèse, en 1966, j'étais trop jeune & trop imprégné d'une culture livresque pour pouvoir apprécier l'incroyable richesse de l'homme & de l'œuvre. Il m'a fallu mûrir, vivre des expériences multiples, me débarrasser des couches superposées de préjugés, anciens ou nouveaux, pour pouvoir relire Mirbeau avec un œil neuf & redécouvrir les êtres & les choses sous un jour radicalement différent. Si tant de gens aujourd'hui, jeunes & moins jeunes, se passionnent pour Mirbeau, c'est parce que, comme moi, ils découvrent en lui, non pas un "gensdelettres", non pas un fabricant de best sellers en carton pâte tels qu'il en fleurit des flopées à l'automne, mais un homme qui nous aide à voir & à comprendre le monde & nous arme pour mieux y vivre & pour le transformer. Si de nouveaux lecteurs de Dans le ciel s'enthousiasment pour Mirbeau, comme je l'espère, ils peuvent faire un bout de chemin avec les mirbeauphiles : qu'ils n'hésitent surtout pas à nous rejoindre au sein de la Société Octave Mirbeau !... »
- Société Octave Mirbeau - Médiathèque
de Lisieux
Les images qui illustrent cette page sont tirées de cinq toiles de Vincent Van Gogh exposées au Musée d'Orsay. Clichés Sonia Bledniak.
Le portrait d'Octave Mirbeau est extrait de l'Album Mariani.
Les Éditions du Boucher expriment leur sincère reconnaissance envers M. Pierre Michel pour l'aide précieuse qu'il a apportée dans la réalisation de ce projet & remercient la Réunion des musées nationaux (RMN) pour leur aimable coopération. |
1893 Crie au « génie »
de Camille Claudel. 1895 Découvre Knut Hamsun. Amitié avec Rodenbach. Prend la défense d'Oscar Wilde 1896-1897 Nombreux articles contre les peintres symbolistes & préraphaélites. Première de sa tragédie prolétarienne, Les Mauvais Bergers (15 décembre 1897). Début de son engagement dreyfusiste 1898-1899 S'engage à corps perdu dans le combat pour la Justice & la Vérité (articles dans L'Aurore, nombreux meetings en France), assiste aux procès de Zola (février 1898) & de Dreyfus (août-septembre 1899). Aux côtés de Rodin dans l'affaire du Balzac (mai 1898). Publication du Jardin des supplices (juin 1899) 1900 Publication du Journal d'une femme de chambre (juillet). Campagne néo-malthusienne contre le mythe de la « dépopulation ». Campagne pour un théâtre populaire 1901 Les Affaires sont les affaires est reçu à la Comédie-Française après une bataille contre le comité de lecture. Publication des 21 jours d'un neurasthénique (août) & création de Les Amants (juillet) 1902-1903 Création de deux farces, Le Portefeuille
(février) & Scrupules (juin). Réalise tout
seul un numéro de la revue satirique L'Assiette au beurre
(31 mai). Passion pour l'automobile. 1904-1905 Collabore pendant six mois à L'Humanité de Jaurès. Amitié avec Léon Blum. Article sur Anna de Noailles. Installation au « château » de Cormeilles-en-Vexin, acheté par Alice Regnault. Important article sur Maillol. Soutien à la Révolution russe de 1905. Voyage en automobile à travers la Belgique, la Hollande & l'Allemagne (printemps 1905) 1906-1908 Longue bataille autour du Foyer, qui sera
finalement créé à la Comédie-Française
en décembre 1908. Campagne dans Le Matin contre
le mandarinat médical. 1909 Important article sur les Nabis. Sa santé se détériore. Travaille à Dingo. En décembre, découvre Marguerite Audoux & impose Marie-Claire à Rouché & à Fasquelle 1910 Préface le catalogue de l'exposition Vallotton. Installation à Triel-sur-Seine. Mirbeau a de plus en plus de mal à écrire 1911-1914 Gros problèmes de santé. En mai 1913, publication de Dingo, achevé par Léon Werth 1915-1916 Affaiblissement physique. Prostration & désespoir face à la boucherie de la guerre. Totale incapacité à écrire. Isolé à Triel, où il ne reçoit que de rares visites (notamment de Marguerite Audoux, Francis Jourdain, Sacha Guitry) 16 février 1917 Mort de Mirbeau à Paris. Sa veuve abusive fait paraître un prétendu « testament politique d'Octave Mirbeau », faux patriotique à vomir de dégoût, concocté par le rénégat Gustave Hervé, & aussitôt dénoncé par Léon Werth & George Besson 1919 À l'encontre des vœux d'Octave Mirbeau, Alice Regnault disperse la collection d'œuvres d'art, la bibliothèque & la correspondance de l'écrivain
Nombre de signes 260 000 Folio 144 pages Temps d'impression 29 minutes Taille du fichier PDF 720 Ko ISBN - Prix 2-84824-044-X |
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